Regards franco-allemands sur le champ de bataille
Après le centenaire de l’Armistice de 1918 l’an dernier, la saison de l’historial est centrée sur l’Europe en 2019. En témoigne l’exposition de photos Regards croisés franco-allemands.
Le 07/04/2019 05:03 par Dominique PY , actualisé le 06/04/2019 à 20:06 Vu 419 fois
De nombreuses personnalités françaises et allemandes étaient présentes pendant le discours de Jean Klinkert, lors du vernissage de l’exposition Regards croisés franco-allemands. Photo L’Alsace/D.P.
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Les portes de l’Historial au Hartmannswillerkopf se sont ouvertes le samedi 30 mars sur une exposition de photos réalisée par Nathalie Savey, de Strasbourg, et Tobias Kern, de Cologne, sur le thème Mutation. Les deux photographes, présents lors du vernissage de l’exposition intitulée Regards croisés , ont essayé de restituer « leurs observations photographiques de la montagne et de ses cicatrices » en les présentant sur les murs de l’Historial, à découvrir jusqu’à fin juin. Résidents temporaires de l’Abri-mémoire d’Uffholtz , les deux artistes se sont aussi inspirés du champ de bataille à travers l’esprit et les décors du lieu muséologique uffholzois.
Deux photographes, deux points de vue
Les photos de Nathalie et de Tobias présentent des points de vue différents sur l’ancien champ de bataille. Nathalie rend, par de subtiles allusions de l’image, le passé du paysage cruel. Pas de détails ni de gros plans, elle offre des paysages méconnaissables, voire énigmatiques avec une réelle beauté. Son regard et sa technique photographique créent ses paysages avec des formes diverses (Nathalie travaille encore la photo en argentique). Triptyques et diptyques entrent en correspondance avec les textes et commentaires des dessins. Tobias dirige son focus sur les abris et les fortifications de la Grande Guerre en état de dégradation de même que sur les arbres marqués par des difformités. Les images de Tobias sont empreintes d’un réalisme froid. Il refuse les découpages des gros plans et autres techniques. Son sujet est le retour de la nature. C’est elle qui recouvre de mousses, lichens, etc. les constructions en béton et autres vestiges.
Jean Klinkert, président du comité du Monument national du Hartmannswillerkopf, accompagné par le général Jacques Neuville, vice-président, a accueilli à l’Historial Stefanie Bürkle, Landrätin des Landkreises Sigmaringen, le député Raphaël Schellenberger, le maire d’Uffholtz Jean-Paul Welterlen, le sous-Préfet de Thann-Guebwiller, Daniel Merignargues. François Scherr, colonel de la réserve citoyenne, Gerd Krumeich scientifique allemand, Martin Lunitz responsable du VDK et Nicolas Vignos directeur de l’Abri-Mémoire d’Uffholtz étaient aussi présents autour des deux artistes.
Retour sur l’histoire du lieu
Jean Klinkert a rappelé l’historique de la construction de l’Historial. Retraçant les diverses phases des travaux passés, il a évoqué l’événement de la pose de la première pierre et l’inauguration de l’établissement avec les présidents français et allemands successifs venus sur le site. Comme d’autres personnalités, il a précisé qu’après la première année de l’édifice, consacré au centenaire de la guerre 14-18, cette année sera centrée autour de l’Europe.
Toutes les personnalités, françaises et allemandes, élues et non élues, ont pris la parole pour évoquer le moment présent mais aussi l’histoire. Il y a eu des moments très forts dans leurs interventions, parfois émouvantes, qui soulignaient le danger de la montée de l’intolérance et des mouvements populistes en Europe.
Y ALLER L’Historial franco-allemand du Hartmannswillerkopf est ouvert tous les jours jusqu’au 13 novembre. Du lundi au samedi de 9 h 30 à 17 h, dimanche et jours fériés de 10 h à 18 h. Tarifs : 5 €. Site internet : www.memorial-hwk.eu