[Diaporama] Mémorial de Haute-Alsace de Dannemarie: « La qualité sera au rendez-vous »

Repris en main par la nouvelle équipe municipale, le chantier du futur Mémorial de la Grande Guerre doit s’achever à l’automne, avant une inauguration désormais prévue pour mai 2021. Et un objectif impérieux : ne pas rater la prochaine saison touristique.

Par Vivian MILLET – 17 juin 2020 à 19:00 | mis à jour le 18 juin 2020 à 15:44 – Temps de lecture : 4 min

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Quid de la brasserie ?

Le nouveau maire de Dannemarie, Alexandre Berbett, et sa première adjointe aux finances et tourisme, Catherine Greter, sur le chantier du futur Mémorial de la Grande Guerre.  Photo L’Alsace /Vivian MILLET

 Ça peut drainer du public, on espère toucher le plus de monde possible. En tout cas, la qualité sera au rendez-vous. » Fraîchement installé dans le fauteuil de maire, Alexandre Berbett reprend donc ce qui était (avec le projet de pôle scolaire) le gros dossier de la précédente mandature : le chantier du Mémorial de Haute-Alsace dédié à la Grande Guerre. Un futur outil touristique à plus de 3,3 M € (HT) défendu bec et ongles depuis des années par Paul Mumbach, qui voyait là « une initiative majeure pour la ville et le Sundgau » et même un moyen de « désenclaver le territoire ». L’enthousiasme du nouveau maire semble d'emblée plus mesuré, notamment du côté des prévisions de fréquentation annoncées jusqu'ici : « 25 000 visiteurs par an, ça me paraît un peu optimiste », nuance Alexandre Berbett, qui souligne «le travail à mener avec les autres sites de mémoire », à commencer par celui du Hartmannswillerkopf et ses 39 000 visiteurs par an.

De fait, le jeune maire de Dannemarie et sa première adjointe aux finances et tourisme, Catherine Greter, ont dû reprendre au pied levé les rênes d’un projet dont ils n’avaient pas forcément toutes les clés. « On ne m’a pas tenu au courant de l’avancée du dossier pendant un an, depuis le moment de ma déclaration de candidature », pointe l’ex-adjoint à la culture qui, rappelons-le, avait fini par endosser l’écharpe tricolore au terme d’une délicate période de transition ponctuée de tensions avec son prédécesseur. Avant cela, Alexandre Berbett avait pourtant travaillé sur le contenu du Mémorial « en tant qu’adjoint et historien », rédigeant par exemple certains des textes qui agrémenteront les futurs espaces d’exposition.

Inauguration reportée au 9 mai 2021

Forcément stoppés par la crise, les travaux avaient finalement pu reprendre avant le déconfinement , le 27 avril. Le gros du chantier de reconversion de l’ancien bâtiment Peugeot doit être achevé début juillet. Les travaux de scénographie et muséographie prendront le relais cet été avec la mise en place de l’exposition permanente. Les bénévoles de l’association Les Tranchées oubliées, eux, n’avaient pas pu revenir sur les lieux depuis le mois de mars. Ils pourront désormais reprendre le chantier de construction de la tranchée pédagogique, mais uniquement les week-ends, contexte sanitaire oblige.

« La crise du Covid décale tous les projets », résume Alexandre Berbett. « Il y a encore beaucoup d'incertitudes autour des grands évènements que l'on pourra organiser ou non à l'automne. » Si la date d’ouverture au public reste maintenue au 11 novembre, l’élu a choisi de décaler l’inauguration au 9 mai 2021. Premier objectif : profiter de l’événement pour « lancer la saison touristique. » L’ouverture était initialement prévue pour le 1er  juin. « On a de toute façon loupé cette première saison », constate le maire.

« Une date doublement symbolique »,

« Cette date est doublement symbolique », précise Alexandre Berbett. À un petit jour près, elle coïncidera en effet avec le 150e anniversaire du traité de Francfort de 1871 entérinant l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’empire allemand. Et c’est justement le point de départ de l’histoire singulière qui veut se raconter au Mémorial : celle de l’Alsace – et plus particulièrement du Sundgau – entre 1871 et 1919, date de la réintégration au sein de la République française. Mais le 9 mai est aussi la Journée de l’Europe. « Et l’objectif du Mémorial, c’est aussi de démontrer que grâce à l’Union européenne, nous avons la chance de vivre dans un espace en paix », souligne le maire.

Campagne de financement participatif

Rappelons que le Mémorial de Haute-Alsace avait été imaginé dans la foulée de l’exposition de 2015 et 2016 organisée avec l’association des Tranchées oubliées et sa collection de près de 13 000 reliques de la Grande Guerre, objets du front, uniformes ou autres documents d’époque. L’exposition permanente comprendra d’autres pièces maîtresses, à commencer par le képi du premier soldat français mort en 1914, le caporal Jules-André Peugeot , les « Kriegsberichte », ces journaux de propagande française qu'Alexandre Berbett avait lui-même exhumé des archives de Dannemarie, ainsi que les manuscrits originaux de Dominik Richert, auteur des Cahiers d’un survivant, Un soldat dans l’Europe en guerre.

La structure comprendra aussi une boutique de souvenirs et une brasserie (lire ci-contre). Le projet bénéficie de plus de 54 % de subventions de l’UE, de l’État, de la Région, du Département ou encore du Pôle d’équilibre territorial (PETR) Pays du Sundgau. Une campagne de financement participatif ouverte au grand public se poursuit sur la plateforme Okpal.