JONCHEREY (90) – PATRIMOINE Le képi de Peugeot au musée
Le képi du caporal Jules-André Peugeot, premier mort de la Grande guerre, va quitter Joncherey (90) pour le futur mémorial de Haute-Alsace à Dannemarie (68) dont l’ouverture est prévue en juin 2019.
Le village de Joncherey, situé au sud du Territoire de Belfort, conserve jalousement une relique historique, militaire et affective. Le képi du caporal Jules-André Peugeot, tué par un officier allemand le 2 août 1914 à l’entrée nord du village, la veille de la déclaration de guerre, ne va cependant pas rester enfermé à double tour. « Nous venons de signer une convention de prêt avec la ville haut-rhinoise de Dannemarie », explique Jacques Alexandre, le maire de Joncherey, « le képi dont nous restons les uniques propriétaires, sera exposé dans le futur mémorial de Haute-Alsace qui doit ouvrir en juin 2019. J’ai pris cette décision en concertation avec mon prédécesseur Maurice Nicoud et le Souvenir français. C’est une belle opportunité de le présenter de façon pérenne au public, ce que nous n’avons pas les moyens de faire nous-mêmes. »
Authentifié par un Messin
Le futur mémorial, situé dans les anciennes filatures de Dannemarie, a pour vocation d’évoquer la Première Guerre mondiale dans la seule partie de l’Alsace occupée par l’armée française pendant tout le conflit. Près de 15 000 pièces seront fournies par l’association locale « Tranchées oubliées ». Le képi du caporal Peugeot en sera d’autant plus valorisé.
Cette relique est intacte, en parfait état. Elle a été pieusement préservée après la mort du caporal, originaire d’Etupes (Doubs) et authentifiée par un spécialiste messin. Dans son rapport, David Amberg, président de l’association « Les francs-tireurs lorrains », est formel : « C’est un képi modèle 1884, fabriqué au pénitencier d’Albertville en 1908. Il porte le tampon du 44e régiment d’infanterie de ligne auquel appartenait le caporal Peugeot, ainsi que le cachet de la commission de réception du 14e corps d’armée. » Le spécialiste a même découvert le chiffre 8 117 caché sous un opercule à l’intérieur de la coiffe, à savoir le numéro matricule du premier mort pour la France de 14-18. Emouvant.
C’est une belle opportunité de le présenter de façon pérenne au public.
Jacques Alexandre Maire de Joncherey