Par J.-N. D. (CLP)
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Tel un enquêteur, Pierre Démaret a décidé de redonner vie aux Poilus, ceux qui ont leurs noms sur les monuments aux morts. De véritables « cold cases » gravés sur la pierre ! En une dizaine d’années, Il a retrouvé la trace de 610 d’entre eux. Rencontre.
Par J.-N. D. (CLP) Publié: 19 Avril 2024 à 13h00 Temps de lecture: 1 min
Leurs noms gravés sur les monuments aux Morts sont à la vue de tous. Mais qui connaît leur histoire ? Pierre Démaret, un Catillonais, a entrepris une quête longue et ambitieuse : rendre hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale. Mais le dessein de ce passionné ne se limite pas à comptabiliser le nombre de soldats morts au champ d’honneur. « J’essaie de redonner un visage à tous ces noms gravés sur nos monuments. Ces jeunes hommes avaient une histoire personnelle, une famille », argumente l’historien qui recherche aussi l’endroit où ils sont morts, le jour de leur décès, combien de leurs camarades ont survécu au combat qui leur a coûté la vie…
En consultant les sites spécialisés, Pierre Démaret est ainsi parti à la recherche de ces destins brisés. Il a trouvé trace de 610 poilus dont les noms figurent sur les monuments aux morts. Des recherches qu’il a regroupées dans une quinzaine de recueils édités par le groupement des généalogistes amateurs du Cambrésis.
Mais qui étaient ces morts pour la France ?
Pour que le nom d’un tué au combat figure sur un monument aux morts, il doit en principe être né dans la commune ou y habiter. « Il n’est ainsi pas rare que le nom d’un poilu figure sur plusieurs monuments : celui de la ville où il est né, et celui de la ville où il s’est marié. Ça n’a rien d’étonnant car c’est la commune qui décide » explique Pierre Démaret. Quant à la notion de « Mort pour la France », elle s’applique autant aux soldats morts sur le front, dans les tranchées qu’à ceux décédés dans les hôpitaux – même après la guerre – de maladies ou de blessures contractées pendant le conflit. « D’où un travail rigoureux qui s’assimile à un vrai parcours du combattant » ironise l’historien. « C’est comme un fil qu’on tire, affirme l’homme. Plus on cherche, et plus on veut en savoir. Le travail n’est jamais fini, mais on ne voit pas le temps passer ».
Bref, un travail de recherche considérable mené depuis 2009 qui a débouché sur un relevé systématique de dix communes du secteur : Catillon, Mazinghien, Ors, Pommereuil, Rejet-de-Beaulieu, Landrecies, Le Cateau, Dehéries, La Groise Bazuel soit plus de 3000 pages réparties en quinze volumes.
Et un dernier, en cours d’écriture, qui concerne les ecclésiastiques des diocèses de Cambrai et Lille tombés au champ d’honneur.Site web : http//www.ggac.fr Pour commander un de ces fascicules, s’adresser au groupement des généalogistes amateurs du Cambrésis, BP 11 59161 Escaudoeuvres. Courriel : contact@ggac.fr.Site web : http//www.ggac.fr