LE GENERAL RICHERT la vie du créateur du KÉPI BLANC de la Légion Étrangère mon cousin.
Le Quai d’Orsay le charge de missions spéciales diplomatiques et militaires.
Au début de mai l92l, le Commandant Richert. Breveté d’État Major, entreprend une tournée d’instruction dans les grandes villes d’Allemagne et de l’Europe Centrale.
Il visite successivement Cologne, Hanbourg, Berlin, Varsovie, Cracovie, Posen, Butapest, Bratislawa et Vienne. Il termine son périple par un séjour d'une quinzaine à Munich. Il a été reçu partout, par curiosité surtout. Tout le monde voulait connaître ce phénomène, qui agitait si vigoureusement le secteur de la Sarre.
Bel homme, il avait pu glaner, au cours de son périple, maintes importantes confidences sur le coussin, par des belles qui fréquentaient le cercle fermé de la diplomatie et de l’espionnage.
Fin mai début juin l921, au cours d’un grand bal, donné par un ancien ambassadeur allemand, il fait la connaissance de quelques notabilités appartenant au milieu dirigeant Sarrois. Dont les Nazis de la première heure et avant la lettre.
Connu par les attaques vigoureuses dont il fut l’objet, dans la Presse allemande, il pique la curiosité des Munichois.
Rentré à Sarrebrück, il reçoit la visite d’un industriel Bavarois, qui le prie, de la part de Von Kahr, Président du Conseil de Bavière, de retourner à M%ünich, pour assurer secrêtement la liaison entrte les gouvernements français et Sarrois. Ce dernier ne désirait pas se laisser absorber entièrement par la République de Wseimar et comptait obtenir la neutralité bienveillante de la France.
De 192O à l923, années fertiles en incidents et émeutes en tous genres à Münich, le Commandant Richert, devenu agent secrêt malgré lui, assistait à de nombreuses réunions et meetings dans les salles enfumées des brasseries.
L’une d’elles se termina par des bagarres, particulièrement violentes et sanglantes, dans la soirée du 4.ll.l92l, au célèbre Hofbraühaus à Münich.
L’orateur était un certain Adolphe Hitler.
Richert reconnaît avoir été impressionné par ce tribun populaire, qui, avec sa voix et son regard, éxerçait déjà une véritable fascination, à la limite de l’hypnose, sur son auditoire. Pénétré par l’ampleur du destin qu’il se voyait attribuer.
Richert avait pour mission d’activer le mouvement séparatiste, fut ce au prix d’un coup de force.
Les leaders ;du mouvement parviennent à grouper autour d’eux environ 25.OOO hommes et une quarantaine de canons, sous l’œil bienveillant du Général Von Rapp, ommandant de la Reichswehr embyronnaire.
En l922, on tombe d’accord sur la formule suivante ! « Créer un royaume catholique Danubien et restaurer la Dynastie des Wsittelsbach ». Des contacts sont pris avec les Leaders catholiques Autrichiens, Tyroliens et Souabes.
Le Vatican, averti par l’intermédiaire de Monseigneur Pacelli, alors nonce à Münich, se montrait favorable au projet. Les choses semblaient marcher à souhait.
En décembre l922, les principaux meneurs, Marchaus et Fuchs, accompagnèrent secrètement le Commandant Richert à Paris, pour persuader le gouvernement français que l’heure H était arrivée pour déclencheur le coup d’Etat en Bavière.
Un fâcheux événement d’ordre international, fait échouer la tentative. La réoccupation de la Sarre par Poincaré, en l923. De suite l’opinion Bavaroise se retourne contre la France.
Richert organise une ultime réunion secrète à Munich, au domicile de Marchaus, avec quelques chefs encore libres de l’organisation paramilitaire, favorables au complot.
Il a cru bon de révéler sa véritable identité. Sa tête avait été mise à prix par la police politique de Berlin, qui entre temps avait pris le contrôle de celle de Munich.
Il se rend très vite compte qu’il venait de tomber dans un piège, ou guet-apens et ne dût son salut qu’à une fuite précipitée.
Il passa de justesse entre les mailles du filet de la police grâce à un déguisement. Revêtu d’un vieux costume tyrolien, il réussit à regagner la France.
La plupart des meneurs autonomistes avaient retourné la veste. A l’exception toutefois de Marchaus et de Fuchs, qui furent arrêtés par la Police de Berlin.
Devenu prudent après son expérience Sarroise, il s’en ouvrit à Monsieur Lenail, questeur de la Chambre des Députés. Personnage de l’entourage de Monsieurt Viviani, qui rentrait d’un voyage en Allemagne, et qui était de passage en Sarre.
Briand, alerté nomme Richert observateur officieux en Bavière. Il lui facilite sa tâche par l’octroi de subsides. Il a gardé son poste comme chef de la propagande en Sarre.
Ayant obtenu le feu vert pour entrer plus en contact avec les meneurs de la conspiration et les hautes autorités Bavaroises, il participe à de nombreuses réunions clandestines, parmi les Sociétés Patriotiques et paramilitaires telles que « Stahlhelm » « Oberland » « Blücherbund ». Paris lui alloue des fonds spéciaux pour indemniser certains intermédiaires, et pour financer quelques groupuscules paramilitaires.
Dès juin l92l, il passe une grande partie de son temps en Bavière et sur les voies ferrées reliant Münich à Berlin, Vienne et Paris. Il n’apparaissait que de temps à autres en Sare, pour donner le change à l’opinion publique.
Il possédait une fausse carte d’identité de l’organisation, établie au nom de « Major Berger ». Seuls étaient au courant de sa véritable identité Hugo Marchaus, rédacteur du Völkische Beobachter ». Journal Nazi fondé récemment et principal animateur des premiers S.A. de Münich. Ainsi que du Professeur Fuchs, l’homme de confiance des Wittelsbach, prétendants au trône de Bavière.