3 – Sergent Kayser Général Richert
2e partie LE GENERAL RICHERT la vie du créateur du Képi blanc de la Légion Étrangère
Le jeune sergent Kayser était devenu, pour la jeunesse de Saint-Ulrich, le grand homme. Le héros du pays. Dans ma jeunesse on parlait encore souvent de ce héros de la famille. J’ai conservé précieusement la photo du légionnaire.
Après son décès, ses affaires personnelles avaient été retournées à la famille. Je ne sais par quel fait du hasard, sa ceinture orientale avait échoué chez-nous. En satin rougé, d’une largeur de plus de 2O centimètres elle se fermait par quatre courroies. Elle était brodée de scènes orientales. Quelques horribles dragons qui crachaient du feu et autres monstres. Également quelques jeunes annamites en chapeau pointu et parasols de circonstance, qui se promenaient dans des jardins exotiques. Des paons et des oiseaux de Paradis. A l’intérieur, bien cachés, un porte monnaie et un porte feuille.
Ma grande fierté de gosse a été, de la montrer à mes copains, qui m’enviaient grandement. Leur plaisir était comblé lorsque je leur permettais de porter le trophée, qui naturellement était trop grand pour nos tailles de gamins.
A la suite de notre évasion en 1942 et de la déportation de nos parents par les Nazis, la ceinture s’était perdue.
Les évènements sanglants de quatre années de misère, ont donné matière à conversation et, tant Jean Baptiste Kayser, que la ceinture avaient été quelque peu oubliés.
Nous l’avons retrouvé dans le grenier, au milieu d’un fatras de vieilleries, lorsque nous avons vidé la maison paternelle, après sa vente. Elle était dévorée par les mites. Les cuirs pourris et cassants. Elle a été irrécupérable et a achevé sa belle carrière sur le dépôtoir communal, ou tant de souvenirs et d’objets du passé ont trouvé une fin peu glorieuse.
Sur les bancs du collège de Delle, Auguste a eu comme condisciple, celui qui devait devenir l’archevêque de Paris, Monseigneur Feltin, avec lequel il est resté en correspondance durant toute sa vie.